Lili Maxime
Éther et musc
Recueil de nouvelles
Écoutez "Une passante sans adresse" de Lili Maxime
Description
« Avec force et lyrisme, Lili Maxime nous livre vingt-quatre nouvelles d'une grande originalité. Car ce n'est pas le moindre talent de l'auteure que de nous faire voyager d'un récit dramatique, jamais exempt de lucidité, à un autre, exalté, avec la même puissance de souffle. Cinq univers comme autant de folles échappées qui révèlent un sens du rythme indéniable et une passion de l'image. »
Chacune des cinq parties du recueil de 218 pages est précédée d'un poème narratif qui résume le ton, l'émotion et le contenu des textes. Les textes et les personnages s'enchaînent et se coupent d'une nouvelle à l'autre, renforçant ainsi l'unité du livre tant sur le plan formel que thématique.
Les images de la gare et du train sont centrales et font évoluer les personnages tantôt dans la fraîcheur et la spontanéité de l'enfance, tantôt dans la violence et la perte de l'innocence, le tout dans un mouvement d'une mémoire fluide et capiteuse :
«... Vibrant, le livre déborde de sexualité, de ferveur aussi, mais on en sort avec un peu de fièvre, ce qui est à la fois enivrant et dérangeant. »
Lettres Québécoises, « Les souvenirs à fleur de peau », automne 1996.
«... La prose de Lili Maxime est essentiellement musique... en ceci qu'elle règle le pas d'un souffle et s'y coule... on peut dire de Lili Maxime qu'elle est non seulement un écrivain de grand talent mais aussi un personnage : la coïncidence entre les amours et les haines biographiques d'une femme et ce projet abouti, ce rythme habité que l'on appelle une écrivaine. »
« Lubie, La famille enchantée : Lili Maxime et les siens », Éther et musc, Jean-Pierre Vidal, septembre 1996.
En voici donc quelques extraits :
... Et si vous entendez, au loin, sur la chaussée blanche du matin, des pas de femme et un rire de petite fille, aussi cristallin qu'une étoile, ne vous retournez pas. Ne cherchez pas non plus. Attendez juste un peu. En silence. Voilà. Elle est déjà passée, anonyme. Et elle, ce qu'elle entend au loin, c'est l'écho de votre pas sur le sifflement d'un train qui repart...
... Et c'est là que j'ai tendu la main à la fillette que j'étais. Cette fillette plongée dans ses rêves au fond d'une maison modeste au nord du nord de son pays (...), Alors, quand je me suis enfin retrouvée dehors, à l'air libre, moi, fille de Maria Chapdelaine et de François Paradis, je me suis dirigée avec fierté vers ce sentier conduisant à la Seine, un sourire énigmatique sur les lèvres...
« Tu vois ce décor de rêve derrière moi? », p.218.